Je suis dans une phase de ma vie où plus que jamais j’apprends à écouter mon cœur. Je me suis rendu compte qu’avec le temps j’ai enrobé mon cœur de couches de protections pour m’empêcher d’être trop vulnérable et de trop souffrir. Un peu comme si je m’étais désensibilisée de mes émotions.
J’apprends ainsi comme un enfant qui apprend à marcher avec des essais et des échecs à vivre chaque jour le cœur grand ouvert. Sur ce chemin, je me surprends à ressentir plus, à être beaucoup plus sensible. Mon empathie et ma compassion sont exacerbées.
Les événements de vendredi soir à Paris ont touché ce cœur tendre et j’ai l’impression depuis que mon âme pleure. Je surprends les larmes couler sur mes joues à différents moments de la journée; derrière mon écran d’ordinateur, pendant mon cours de yoga, sous la douche, au volant de ma voiture ou en préparant le dîner. Mon cœur est ouvert et il a mal.

Je réalise que j’ai plusieurs options devant moi. Je peux soit m’enflammer de haine et de jugement dans une stratégie de vengeance et de défense ou bien, pour éviter la douleur trop profonde, je peux “faire l’autruche”, fermer mon cœur et fuir l’horreur en retournant à mes emails et ma longue “to do list”. Et pourtant je choisis une troisième voie : celle de rester dans l’inconfort de la douleur et de l’incompréhension. Je choisis de garder mon cœur ouvert et de ressentir sans juger. Je choisis de continuer à aimer au milieu de mes larmes car Paris a besoin d’amour.
Finalement c’est parfois plus facile de m’enflammer ou de fuir et c’est bien plus dur de rester présente dans l’inconfort de la tristesse et du désarroi.
Moi qui crois tellement en l’homme, en la beauté et la bonté de l’humanité, je me suis surprise à me juger et à me dire “ Franchement ma petite tu es bien naive”, “Tu ne comprends rien à ce qui se passe dans ce monde”, « Tu vis chez les bisounours et tu es complètement à côté de la plaque, complètement à côté de la réalité”. Ces derniers jours, j’ai eu honte de mon optimisme.
Je me suis sentie perdue, paumée, désorientée.
Alors pour reprendre pied j’ai ressenti le besoin de me recentrer sur mes fondamentaux. Ce que je sais, ce sur quoi je peux m’appuyer. Une de mes croyances est que nous ne sommes pas aussi séparés que nous le pensons. Vous, moi, les animaux, la nature… Nous sommes tous faits d’une même énergie qui nous unit. Cette énergie c’est la force de vie.
Cette force de vie c’est l’Amour, c’est la Paix, c’est l’Abondance. Elle est là, partout, tout le temps, et notre mission d’humain sur cette terre est de la révéler, de l’activer.
C’est comme si nous avions des petits boutons de Paix et d’Amour en nous et partout autour de nous et que notre tâche était d’appuyer dessus pour les activer et les rendre lumineux . C’est lorsque nous laissons ces voyants éteints qu’apparaissent les ombres. Ces ombres ne sont pas la vie. Elles sont des projections de nos peurs, de nos terreurs, de nos doutes et de nos jugements.
La paix est là, elle est partout, elle est en nous. Je suis la PAIX, vous êtes la PAIX. Les terroristes auraient pu activer la paix en eux si elle n’avait été noyée sous des idéaux de haine et de mort.
Aujourd’hui ces attentats sont pour moi comme un électrochoc qui me rappelle que la paix est en moi et partout autour de moi. Ces évènements si incompréhensibles et douloureux me rappellent l’importance de m’observer quand je me sens séparée des autres, quand je cultive la peur, quand je juge, quand je suis intolérante ou même violente. Et quand je me vois partir… Je fais le choix de revenir à l’Amour.
Oui la vie doit continuer et je veux rester dans cette vie envers et contre tout. Mais la question que je me pose est quelle est LA LEÇON de ces événements ? Et si nous avions quelque chose à apprendre de ces actes terroristes ? Et si nous pouvions en ressortir grandis ? Et si cet électrochoc pouvait nous faire prendre conscience qu’il est urgent que nous incarnions {vraiment} la TOLÉRANCE et la PAIX.
Que devons-nous faire autrement pour ne pas avoir besoin d’un autre drame afin de comprendre que nous devons élever nos vies et changer ?
Voici quelques articles et une vidéo qui m’ont aidés à réfléchir à la posture que je voulais adopter
Lettre à ma génération : moi je n’irai pas qu’en terrasse
Après le choc le besoin d’espoir
